CRISE ANGLOPHONE: PÉRIL SUR LA JEUNESSE
C’est la catégorie la
plus touchée par les exactions de la crise du Nord-ouest et Sud-ouest Cameroun.
Plus de 3000 morts et 500.000 déplacés donc la plupart
sont des jeunes. La crise anglophone semble s’aggraver depuis octobre 2016.Des
écoles et universités sont désertes car les jeunes ont peur d’être kidnappés.
Pour certains ayant quittés le Cameroun, revenir serait une erreur, ils ont
perdu parents, frères et sœurs et même les moyens de pouvoir continuer leurs
études. « J’étais étudiante à l’université de Bamenda, mais depuis le
1 octobre 2017 j’ai dû quitter ma ville natale, car mes parents eux avaient
déjà perdu la vie lors d’une attaque
dans mon village KWAKWA. A présent je suis à Yaoundé avec ma sœur de 10ans.A mon
arrivée je me suis réinscrite à l’université de Yaoundé I, faute de moyens et
de soutien il était difficile pour moi de continuer. J’ai été obligée de
suspendre mes études et chercher un travail. Aujourd’hui je vends de la
nourriture au quartier cité verte. Mon
seul espoir reste ma petite sœur qui semble troublée. Cette situation me
dépasse et le gouvernement ne se presse pas à résoudre cette situation. J’ai
les larmes aux yeux tous les jours en pensant à ma famille », déclare
Pitchock Ivalshor. Elle n’est pas la seule dans cas, car plusieurs jeunes des
régions anglophones ont été obligés d’abandonner leur étude.
Le Conseil national de la Jeunesse s’insurge contre ce
problème, lors d’un échange avec la presse
à Yaoundé le 13 février 2017. En effet, se prononçant sur la crise dans les régions du
Nord- Ouest et du Sud-Ouest, Jean Marc Afessi Mbafor, le président national du
CNJC en cette date, indique que les responsables régionaux du CNJC dénoncent « la prise en otage des jeunes
élèves et étudiants », par des grévistes et appelle à la reprise des cours et
au dialogue dans la zone anglophone. Les leaders des jeunes ont salué les
efforts du gouvernement « qui n’a cessé la médiation, question de trouver des
pistes de sortie de cette crise ».
Deux ans après, un dialogue national a été organisé et des résolutions
ont été prises. L’évènement a connu la participation des jeunes combattants sécessionnistes
qui ont décidé de trouver d’un commun
accord une solution au problème anglophone. Cependant certains trouvent que ce
dialogue initié par le président Paul Biya reste un folklore. « Moi
je ne crois pas à ce dialogue, car jusque-là rien ne montre que d’ici un à deux
ans je pourrai avoir ma vie d’avant. J’aimerais bien que le gouvernement
au-delà de libérer ceux qui ont revendiqué une cause propre à nous, puisse
retirer l’armée et permettre aux élèves et étudiants qui ont perdu 2 à 4 ans
d’étude de pouvoir suivre une formation spéciale et avoir accès à des classes
supérieures en 1 an », déclare Clanijon étudiant à l’Ecole Supérieur des Travaux Publique
de Yaoundé.
« La crise anglophone a détruit tout l’espoir de la
jeunesse d’un pays .Certains se sont donnés à la prostitution, d’autre au
banditisme. Pour les plus petits il faudrait qu’ils suivent des cours
psychologiques, car la plupart sont mentalement troublés. Etonnant que les
jeunes des autres régions restent indifférent. Or, nous avons un conseil de la
jeunesse qui pouvait organiser des marches dans tout le pays» Rostand, libraire
au marché mokolo de Yaoundé.
Cette situation laisse
des pensées négatives chez la plupart des jeunes interviewés. Cependant,
quelques un reste positif et espère une vie meilleure. Pour Charles Ston, jeune bachelier de 17 ans au lycée
d’Etog Ebe, « Nous réclamons, grevons et nous révoltons pour des langues
qui ne sont pas à nous. Dieu seul sait pourquoi cette guerre survient au Cameroun.
J’aimerai juste dire que toute bonne chose s’obtient dans la souffrance. Ainsi,
je suis confiant que seul Dieu aura le dernier mot et réserve le meilleur à
ceux qui souffrent aujourd’hui ».
Joël Godjé Mana
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