Découverte : Gaban « te Puli » le village de la discrétion
Localité
du Cameroun située dans le département du Mayo-Kani, commune de Kaélé, Région de l'Extrême-Nord, Gaban est
l’un des villages qui jusqu’ici
progresse dans la discrétion.
« Aller retrouver
les miens, ou rejoindre les miens », c’est la signification qu’on donne à
Gaban, qui dans le temps jadis réunissait un peuple travailleur venu du Soudan,
et établit prêt de la montagne de Lara. Ayant pour principe travailler dure
pour se faire une place dans la société, ce peuple discret a eu du mal à
occuper la place qui lui revenait de droit sur leur terre d’accueil. C’est
alors que l’un des digne fils du peuple décide de quitter les abords de la
montagne pour rejoindre ceux qu’il considère comme les siens.
L’élevage,
l’agriculture reste la force des populations de Gaban. Bien plus la recherche
du savoir dans ce village a toujours été l’objectif des familles, qu’elle soit
pauvre, modeste ou nantie, la plupart des parents connaissent l’importance
d’envoyer leurs enfants à l’école. Ce qui a permis à cette localité d’avoir des
hommes aux services du Cameroun dans bien des domaines. Et la relève continue à
être assurée par les générations d’aujourd’hui.
Pour ceux qui côtoient
les gabanais, ils
conviendront que la discrétion reste leur maitre mot. C’est dans cette
perspective que la notoriété du village a été construit jusqu’à ce jour.
Population
Depuis 1970, la localité
est passée de 1 529 à environ 7000 habitants aujourd’hui, donc les Moundang et les Toupouri. Une population qui a favorisée le développement
éducatif avec la présence d’un lycée à cycle complet près de l’hôpital, une
école publique à deux groupes et une autre maternelle toutes à cycle complet.
Concernant l’économie du village, un marché hebdomadaire s'y tient tous les mercredis, bien que l’activité commerciale se passe aussi les dimanches.
Chefferies
Gaban a connu jusqu’à
ce jour 5 chefs dépositaires de tous les pouvoirs traditionnels. Le premier s’appelait
Zabi, c’est lui qui fut le premier habitant du village et c’est grace à lui que
Gaban porte ce nom. Le deuxième fut le Lawan Baré appelé encore Lawan Baba, qui
est le grand père à l’actuel chef. Le troisième, Toukour, premier fils héritier
du Lawan Baba s’est emparé du pouvoir en chassant son père du trône. A un
moment, lui aussi avait abandonné le pouvoir pour s’exiler à Tepouossile H.
Avec l’évolution
structurelle du pays, le village se subdivise en 19 quartiers, à la tête de
chacun d’eux se trouve un Djawro (chef de quartier). Cependant, notons que l’Etat reconnait 6 chefs officiels
de 3eme degré, parmi lesquels l’on compte le Lawan du village qui lui aussi est
un chef de 3eme degré. Ici, la chefferie s’acquière par succession. Bien qu’un
conseil siège avant tout.
Traversé par deux cours
d’eau longeant les grands quartiers Kissilian, Ngarayel, Bamikedini et Manewané,
le village rencontre toutefois un problème de voie de communication. Les
radiers ou ponts qui permettent la traversée des cours d’eau en saison
pluvieuse reste jusqu’à cette année en mauvais état. Une situation qui freine
les échanges entre les autres localités.
Une autre difficulté, c’est
le manque d’électricité dans le village. C’est encore les bougies, les feux de
bois, lampe ou groupe électrogène qui permettent à la population de s’arrimer
au modernisme. Bien qu’une promesse a été faite il y a plus de 15 ans, jusqu’ici
le village n’a pas accès à ENEO, les quelques lampadaires qui éclaire le
village sont alimentées par l’énergie solaire. Or, lorsqu’on arrive à Gaban, la
seule présence des poteaux à fil électrique laisse croire qu’il existe réellement
de l’énergie électrique à plein temps.
La population, espère justement
qu’un jour leur village soit éclairé. Ceci grace à leurs efforts consentit. Cependant,
leur cri silencieux et discret devrait attirer l’attention des autorités du
pays à trouver une solution pour eux. Un village qui tend rarement la main pour
demander de l’aide, aujourd’hui, il en a besoin, et que les élites en accord se
mettent ensemble pour favoriser l’effectivité de ce projet.
Joel Godjé Mana
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