Huile de neem: un produit qui pourrait enrichir l’économie du Cameroun
Cultivé dans le
septentrion pour lutter contre la désertification, le neemier offre aujourd’hui
à travers ses fruits une huile qui envahit de plus en plus le marché du
cosmétique.
12 mil à 14 mil
fcfa le litre dans la capitale, comme dans la plupart des villes du grand sud
Cameroun. Des chiffres qui vont parfois au-delà lorsque cette huile est vendue
plus en détail dans les parfumeries, les étalages et les cliniques des
naturopathes. Utilisé pour ses bienfaits thérapeutiques, elle sert aussi
bien à la fabrication de savons et de lotions pour soins de la peau.
Venant pour la plupart de l’extrême-nord, à travers des connaissances en visite
de ce côté du pays, cette huile reste l’une des principales provisions à
acheter. Certains ont déjà fait de ce produit un véritable pôle de commerce.
« Je fais la ligne
Yaoundé –Maroua deux fois par mois pour me ravitailler en huile de neem.
Lorsque j’achète peux c’est environ 50 litres pour 500 mil fcfa, et je
revends ici à 700 mil en raison de 14 mil fcfa le litre. Je dépense 60 mil fcfa
pour mon transport, ce qui me fait un bénéfice de 140.000 fcfa pour un voyage
quand je vends bien. », Massah Madeleine, commerçante au Marché
d’Etoudi. Tout comme elle, Aïssatou Kalmouni, Productrice d’huile de Neem dans
la ville de Maroua et venu à Yaoundé pour une livraison fait de cette
huile une activité rentable lui permettant de nourrir sa famille depuis
plusieurs années déjà. Pour elle, « cette huile pourrait offrir
plus si le gouvernement ou des potentiels investisseurs se penchaient sur la
question. Car, d’où elle vient, de nombreuses femmes et jeunes hommes commercialisent
cette huile et se font des bénéfices ». Une affirmation qui
permet de tourner les regards vers les experts de la question économique.
« La
commercialisation de l’huile de neem serait bien pour notre pays, dans la
mesure où elle offrirait de l’emploi aux citoyens et favoriserait le contrôle et
la vente de ce produit en faisant entrer des taxes qui permettront à l’économie
camerounaise de plus investir dans le pays. Car, il est sans ignorer que le
neem se vend encore aujourd’hui sous une forme clandestine sans contrôle. S’il
advienne que le gouvernement se lance dans la production en masse, le pays
pourrait en gagner », explique Germain., économiste, universitaire. Une
réflexion qui est tout à fait partagé par l’ingénieur agroéconomiste Alex et le
technicien en agroéconomie Emmanuel, du ministère de la protection de
l’environnement et de la nature. Qui pour eux, le contrôle du marché de l’huile
de neem serait un atout pour la production et la commercialisation de ce
végétal. Car servant aussi à la fabrication des insecticides, l’huile de neem pourrait être d’un
grand apport dans l’agriculture camerounaise à travers sa commercialisation qui
permettra aux citoyens de se faire des chiffres d’affaire.
Joël Godjé Mana
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