Rentrée scolaire en zone anglophone : la peur toujours présente
Les
parents sont effrayés à l’idée d’envoyer les enfants à l’école malgré l’appelle
de certains leaders séparatistes à lever le boycott de la scolarisation.
Après plusieurs mois
d’interruption en raison du coronavirus, la reprise des cours s’annonce
compliquée dans le Nord-ouest et du Sud-ouest Cameroun. Dans ces parties du
pays, des centaines de milliers d’enfants sont déscolarisés depuis maintenant
trois ans à cause du conflit armé en cours.
En effet, la peur des
familles reste un frein, pour les habitants ses mots des séparatistes
pourraient être des pièges. Ils n’aimeraient pas faire partir leurs enfants
dans les écoles pour après être kidnappé ou même tués. Ce 5 octobre plusieurs
enfants sont encore chez eux pour observer les tendances en semaine.
Il faut noter que
depuis 2016 des troubles qui se sont transformés en luttes sécessionnistes.
Conséquence, près de 600 000 enfants sont privés de scolarité disait l’Unicef
il y a un an et près de 4 500 écoles fermées.
Selon IlariaAllegrozzi chercheuse pour Human Rights Watch, « Il y a surtout un désaccord entre les leaders et différents groupes
séparatistes. Certains ont déclaré que la stratégie du boycott ne marche plus,
qu’elle n’est plus une arme de combat pour l’indépendance, qu’elle doit être
abandonnée et que les combattants sur le terrain devraient permettre
l’éducation des enfants. Mais d’autres ont pris des positions plus radicales,
en disant par exemple, que les écoles ne devraient reprendre qu’après la
conclusion d’un accord de texte et en tout cas pas avant des négociations. Mais
il y a aussi d’autres, qui soutiennent plutôt l’interdiction des écoles
étatiques, des écoles publiques, et la reprise de celles dites communautaires,
où l’étude – par exemple, de la langue française, l’histoire du Cameroun -,
serait interdite, ainsi que le chant de l’hymne national du pays ».
Pour elle, « suite à de multiples opérations menées les
dernières semaines, dans les deux régions anglophones, l’armée a libéré plus de
cent écoles de séparatistes. Le problème est que les opérations militaires
peuvent, justement, déloger les combattants séparatistes des écoles. Mais la
question est de savoir si les forces de sécurité sont en mesure de garder ces
écoles – entre guillemets – libérées, sécurisées, protégées… Et surtout, si les
forces de sécurité sont capables de maintenir une présence dissuasive autour de
ces écoles, pour éviter que les séparatistes ne reviennent et sans remettre en
cause le caractère neutre de l’école ».
Par ailleurs, un pas
vers la scolarisation de ces enfants est du moins à féliciter et un espoir
semble se dessiner dans cette partie du pays.
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