Cameroun : "le président de la république démissionne"

C’est exactement le jeudi 4 novembre 1982 au journal de 20 heures que le président Amadou Ahidjo démissionne.


La démission du président Ahmadou Ahidjo a été un grand choc pour les camerounais. Déjà 38 ans mais la situation du pays rappelle les bons moments de cette république bâti par un chef d'Etat constructeur. Un acte digne d’un grand homme et d’une humilité simpliste. Il devient alors le deuxième président africain à quitter volontairement le pouvoir par la démission. 

En effet, l’ex première dame Germaine Ahidjo, dans une interview accordée au Journal Mutation, informe que son époux n’a point été contraint de démissionner et de porter un choix sur celui qui pourrait diriger le pays après lui. Une information qui jusqu’à ce jour reste complexe pour les citoyens camerounais.

Son message

«Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes, J’ai décidé de démissionner de mes fonctions de Président de la République du Cameroun. Cette décision prendra effet le samedi 6 novembre à 10 h. En cette circonstance capitale, je voudrais du fond du cœur remercier toutes celles et tous ceux qui, depuis bientôt 25 ans, m’ont accordé leur confiance et apporté leur aide dans l’accomplissement de mes lourdes tâches à la tête de l’Etat. Je voudrais tout particulièrement remercier les militantes et les militants de notre grand Parti national, l’U.N.C. de leur soutien total, constant et inébranlable. S’il reste beaucoup à faire dans la grande et longue œuvre de construction de notre cher et beau pays, nous avons ensemble accompli après l’indépendance, la Réunification et l’Unification, des progrès considérables dans tous les domaines. Notre pays dispose d’atouts importants. L’unité nationale consolidée, des ressources nombreuses, variées et complémentaires, une économie en expansion continue, des finances saines, une justice sociale en amélioration, une population laborieuse et une jeunesse dynamique, de solides et fructueuses relations d’amitié et de coopération en Afrique et dans le monde. J’invite toutes les Camerounaises et tous les Camerounais à accorder, sans réserve, leur confiance et à apporter leur concours à mon successeur constitutionnel M. Paul Biya. Il mérite la confiance de tous, à l’intérieur et à l’extérieur. Je vous exhorte à demeurer un peuple uni, patriote, travailleur, digne et respecté. Je prie Dieu Tout-puissant afin qu’il continue à assurer au peuple camerounais la protection et l’aide nécessaires à son développement dans la paix, l’unité et la Justice. Vive le Cameroun ».

Pour les camerounais, la démission du président Ahidjo reste, « un moment historique pour la nation camerounaise, qui laisse un pays triste et sans projet réalisé »,Atangana Arnaud.


Joël Godjé Mana


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