Dette camerounaise : un gâteau empoisonné de la Chine




Le Cameroun comme plusieurs États africains est aujourd’hui fortement exposé aux prêts chinois.Une situation qui obère et ne facilite pas le développement de l’Afrique.

La Chine détient, à elle seule, au Cameroun 61,3% de la dette bilatérale. Un pourcentage qui place le pays sur la liste des États « actuellement en situation de surendettement, jugés à haut risque de surendettement », estime la Banque africaine de développement (BAD) . Des dettes qui normalement ont pour objectif financé des projets porteurs et bénéfiques pour le Cameroun, mais qui restent rarement le cas. « La plupart des dettes accordées ont pour finalités, l’exploitation des richesses du pays au cas de non-remboursement. Il est donc souvent important pour les pays mieux nantis de faire des prêts énormes pour qu’ils peinent à rembourser. Le cas du Cameroun », affermit Wanki François, économiste.

En effet, la Chine, prête les centaines de millions de dollars nécessaires au financement des projets d’infrastructures. Des pratiques qui diffèrent sur les conditions attachées aux prêts. « Là où la Banque mondiale impose des engagements en matière de respect des droits humains, la Chine impose la constitution de montages financiers jouant le rôle de sûreté, mais surtout l’obligation systématique de recourir à des entreprises chinoises ». Contrairement à l’Agence française de développement qui finance des projets africains dont l’exécution est confiée à des entreprises chinoises.

Il faut remarquer que le surendettement du Cameroun vis-à-vis des prêts chinois commence avec le lancement en 2012, de grands projets d’infrastructures dits structurants, tels que la construction des barrages hydroélectriques, ponts, routes, port, pour ne citer que cela financée par la banque publique Eximbank China.En juillet 2019, la Chine décide de rééchelonner 70 % de la somme (intérêts non compris) que devrait rembourser le Cameroun sur la période allant de juillet 2019 à mars 2022. « Un allègement prolongé qui met le Cameroun la corde au coup avec cette longue période covid-19. Comment compte-t-il rembourser ? », s’interroge Hugues Bruce Eloun, jeune Camerounais expert en banque et finance.


Motivation de la chine

La principale motivation de la Chine reste les minerais, comme toute puissance, elle est attirée par le pétrole angolais et nigérian, par le cuivre de la RD Congo et de la Zambie ou encore par l’uranium namibien. Avec le Cameroun, elle fait un tout en un. Car plusieurs richesses ne sont pas encore exploitées dans ce pays.

Depuis le début des années 2000, la Chine a développé une stratégie très agressive de prise d’intérêts et de marchés dans le domaine clé de l’énergie, mais aussi dans les minéraux, le bâtiment et les travaux publics (BTP) ou le marché des biens de consommation courante. Pour la Chine, l’Afrique présente le double intérêt d’être un réservoir de ressources et un vaste marché accessible aux produits chinois. Généralement, elle s’attaque au pays en voie de développement. Des pays en vastes chantiers de construction et émergents. Ce qui semble expliquer sa présence sur les 99% des chantiers d’infrastructures Camerounais. « Nos États doivent prendre conscience du gâteau que leur offre la Chine. Un gâteau facile à consommer, mais difficile à être digéré », déclare Abath François, entrepreneur Camerounais.




Joël Godjé Mana

Tél : (+237) 695294281

joelmana90@gmail.com 


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