Massacre de Kumba: un opposant dénonce "la banalisation de la violence"
L'attaque
meurtrière d'une école par un commando, le 24 octobre 2020, s'est soldée par la
mort d'au moins sept enfants de neuf à douze ans, pour la plupart abattus à
bout portant dans leur classe de Kumba, au sud-ouest du Cameroun.
Des Camerounais de la
minorité anglophone manifestent à Bamenda, la capitale de la province du
Nord-Ouest le 22 septembre 2017. Ils dénoncent les discriminations dont ils
feraient l'objet de la part du pouvoir majoritairement francophone. (STRINGER /
AFP)
Des Camerounais de la
minorité anglophone manifestent à Bamenda, la capitale de la province du
Nord-Ouest le 22 septembre 2017. Ils dénoncent les discriminations dont ils
feraient l'objet de la part du pouvoir majoritairement francophone. (STRINGER /
AFP)
C'est par le biais des
réseaux sociaux que l'opposant Maurice Kamto, président du Mouvement pour la
Renaissance du Cameroun (MRC), a exprimé son indignation et sa colère après le
massacre de plusieurs écoliers, perpétré par des hommes armés non-identifiés
dans une école de Kumba, dans la province anglophone du sud-ouest du Cameroun.
Assigné à résidence depuis plus d'un mois dans la capitale Yaoundé, Maurice
Kamto s'insurge contre "ces actes odieux, barbares et inacceptables"
qui ont visé des enfants sans défense.
Non à la banalisation
de la violence dans la crise anglophone. Ce qui s'est passé à Kumba et d'autres
localités ne doit plus jamais se reproduire.
Déclaration de
l'opposant Maurice Kamto, président du MRC
Depuis le drame qui a
frappé l'école de Kumba, la
colère gronde dans la région, particulièrement au sein des familles qui ont
perdu leurs enfants. Les autorités ont promis de renforcer la sécurité, mais
les parents terrorisés ne veulent plus envoyer leurs enfants à l'école.
Je préfère garder mes
enfants. Je vais leur dire de rester à la maison avec moi.
Un parent qui a perdu
sa petite fille dans l'attaque à la VOA
Dans cette région
troublée du Cameroun anglophone, les écoles sont au cœur du conflit. Depuis
trois ans, les enlèvements d'enfants et les agressions d'enseignants se sont
multipliés et les destructions d'établissements scolaires sont courantes,
rapporte l'AFP. L'école est utilisée comme une arme de guerre dans ce conflit,
déplore l'ONG Human Rights Watch. En 2019, l'Unicef dénombrait quelque 855 000
enfants privés d'école en raison de l'insécurité.
Les séparatistes ne
veulent pas que les enfants se rendent dans les écoles. Ils assimilent ces
institutions au pouvoir central
Ilaria Allegrozzi, chercheuse
de l'ONG Human Rights Watch à l'AFP
Dans les régions
anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, où les séparatistes opèrent, la
panique s'est généralisée. Tout le monde a peur de vivre le même drame que
celui de Kumba.
Accusées de passivité,
les autorités de Yaoundé se défendent de ne pas assurer la protection des
établissements scolaires. Elles ont même dénoncé le caractère
"clandestin" du complexe scolaire touché par l'attaque du 24 octobre.
"C'est la raison pour laquelle il n'a pu bénéficier des mêmes mesures de
protection que d'autres établissements", explique le gouvernement
camerounais.
Des explications
balayées par l'opposant Maurice
Kamto qui réclame la mise en place d'une commission d'enquête
internationale sur ces atrocités. Il appelle le gouvernement à conclure avec
les séparatistes un cessez-le-feu immédiat dans les régions anglophones. Pour
lui, l'option militaire a montré ses limites. Il prône l'ouverture d'un
dialogue entre les protagonistes de "cette guerre absurde", avec la
facilitation des partenaires internationaux.
Sources: France Info
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