Septentrion : Djaïli Amadou Amal sélectionnée pour le prix Goncourt en France

 



La ressortissante de l’extrême-nord Cameroun se maintien dans la course avec son roman « Les Impatiences », publié aux éditions Emmanuelle Collas.

 

A 45 ans, la jeune femme peule, musulmane et originaire de Maroua s’intéresse au mariage forcé, au viol conjugal et à la polygamie à travers le destin de trois femmes. Notons que celle-ci a été mariée à dix-sept ans dans le cadre d'un mariage forcé, elle a connu tout ce qui rend si difficile la vie des femmes du Sahel.

Avec un thème qui touche la gente féminine, Djaili a su dénoncer les travers de ces filles qui ont été obligés de s’unir dans un mariage parfois sans espoir.

Surprise

En effet, le 6 octobre, tandis que le milieu littéraire digérait l’éviction du favori Emmanuel Carrère de la deuxième sélection du prix Goncourt, deux femmes, elles, ne pouvaient masquer leur joie : l’éditrice Emmanuelle Collas et Djaïli Amadou Amal. L’écrivaine camerounaise, publiée pour la première fois en France, pensait bien quitter la course ce jour-là. Elle est toujours en lice. Rares sont ceux qui l’avaient vue venir dans cette rentrée littéraire marquée par la présence d’auteurs africains repérés en France, comme Gauz ou Fiston Mwanza Mujila.

Séparation

En 1998, Djaïli Amadou Amal a réussi à quitter un « milliardaire » d’une cinquantaine d’années qui l’avait demandée en mariage lorsqu’elle n’avait que 17 ans, alors qu’elle rêvait de devenir journaliste. « Après avoir vécu cinq années difficiles à ses côtés, j’avais juste envie de me suicider, confie-t-elle. Il n’y a pas de psy dans ma région, l’écriture a été un exutoire. » Son manuscrit, pétri de colère, reste dans les tiroirs.

 

Joël Godjé Mana

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