Massacre de Kumba : les « assassins » organisent les obsèques de leurs victimes

 



Froidement abattus le 24 octobre 2020, à Fiango, région du sud-ouest, les enfants décédés sont conduits à leur dernière demeure. 

Belle cérémonie, tenues et cercueils bien choisis, la cérémonie officielle d’inhumation présidée par le premier ministre Joseph Dion Ngute, en présence des hauts fonctionnaires de l’Etat et de la population, l’on se croirait à une remise de récompenses.

Des aides ayant été apportées aux familles endeuillées sous forme d’enveloppe plein d’argent, qui pour certains « sont des baisés de judas », n’ont pas pu ramener à la vie ces victimes. La population cachant pour la plupart leur amertume face à la présence du représentant semble considérer cet acte de cruel. «  Ils sont la cause de tous nos malheurs, ils organisent des tueries, des guerres et inclus ces enfants sans défenses dans le but de se faire maître. L’argent ne peut remplacer une vie humaine », déclare Cédric, enseignant dans la ville.

En effet, « c’est par respect pour les familles victimes que cette cérémonie n’a pas été transformée en révolte », affirme l’une des sources présente.

Toute porte à croire, que la population connaît les auteurs de ce carnage. « Nous connaissons tous les auteurs de cet acte odieux, il ne sorte jamais de leur tanière, si ce n’est pour autoriser de tel génocide et revenir organiser la célébration de leur victoire. Ils paieront de leur vie jusqu’à leur dernière génération », déclare d’un ton plein de colère et en larme, Mami Nké Okhi, femme d’un âge avancée.



 Joël Godjé Mana

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